Credit Opportunities: Outlook 2026
Décembre 2025 | Romain Miginiac
L'année prochaine, l'un des principaux enjeux pour les clients sera d'identifier le segment le plus attractif des titres à revenu fixe, dans un contexte marqué par les baisses de taux de la Réserve fédérale américaine (Fed) et une forte incertitude.
Nous pensons que ce segment privilégié se trouve dans la dette subordonnée, une classe d'actifs qui devrait bénéficier de la recherche de rendement alors que la Fed réduit ses taux et que les entrées de capitaux continuent d'alimenter la demande de crédits à haut rendement. Cette classe d'actifs offre un écart/rendement supérieur de 2 % par rapport aux obligations de qualité investment grade (IG), provenant d'émetteurs notés « A » (en moyenne). Néanmoins, dans un environnement incertain où les valorisations des titres à revenu fixe sont tendues, une approche active est primordiale pour naviguer dans la volatilité potentielle.
La principale leçon à tirer de 2025 est que l'investissement obligataire repose entièrement sur la gestion des risques. Si les marchés obligataires ont enregistré de solides performances depuis le début de l'année (à la date de rédaction), ils ont connu une volatilité importante en avril 2025, reflétant à la fois une forte incertitude macroéconomique et des valorisations tendues. Notre approche disciplinée consistant à gérer activement notre allocation à travers la structure du capital a contribué à réduire considérablement les pertes par rapport aux CoCos AT1, car nous sommes entrés dans la période de vente massive d'avril avec un portefeuille très défensif. Nous avons également pu tirer parti de la correction en renforçant notre position sur les obligations contingentes convertibles (CoCos) AT1 qui sous-performaient. Les CoCos AT1 ont reculé de plus de 4 % début avril, tandis que les obligations Tier 2 et seniors n'ont perdu que 0 à 1 %1.
Nous considérons le secteur financier européen comme l'une des meilleures opportunités sur les marchés du crédit en 2026.
Pour 2026, à défaut que l'histoire se répète, elle a souvent tendance à se répéter. Dans le contexte actuel, où les spreads des CoCos AT1 sont proches de leurs niveaux les plus bas jamais enregistrés et où près de 0 % des AT1 sont cotées à perpétuité, nous privilégions une approche plus défensive, en nous concentrant sur les obligations senior et Tier 2 plutôt que sur les CoCos AT1. Les marchés du crédit étant cycliques, cette approche devrait nous permettre d'atténuer la baisse potentielle lorsque la hausse est limitée, mais aussi de tirer parti de la volatilité pour ajouter des CoCos AT1 afin de profiter de la reprise.
Nous considérons le secteur financier européen comme l'une des meilleures opportunités sur les marchés du crédit en 2026. Les fondamentaux du secteur sont solides, avec plus de 500 milliards d'euros de réserves de capital excédentaires et près de 250 milliards d'euros de réserves de bénéfices annuels pour protéger les détenteurs d'obligations. Les actions bancaires ont progressé de 65 % depuis le début de l'année et de plus de 400 % au cours des cinq dernières années, reflétant la qualité du secteur et la forte dynamique bénéficiaire liée à la hausse des taux. Dans un contexte d'incertitude macroéconomique et géopolitique, nous pensons que le secteur offre une bonne valeur refuge, par exemple en raison de l'absence d'impact direct des droits de douane. À notre avis, le secteur pourrait absorber n'importe quel scénario potentiel grâce à ses bénéfices, sans entamer ses réserves de capital excédentaires.
Romain Miginiac est gestionnaire de portefeuille chez Atlanticomnium, où il cogère les stratégies Credit Opportunities et Sustainable Climate Bond pour GAM Investments.